L'OMS estime que le vélo et la marche peuvent aider à lutter contre le surpoids et à réduire l'inactivité physique, à l'origine un million de décès par an dans l'Union Européenne, soit un décès sur 5. Ces deux moyens de transport actif peuvent également contribuer à réduire la pollution atmosphérique qui cause plus d'un demi-million de décès chaque année. Les faits montrent que les investissements dans les politiques qui promeuvent le vélo et la marche peuvent jouer un rôle crucial dans la formation de la santé, l'atténuation des changements climatiques et l'amélioration de l'environnement.
Des changements significatifs vers la marche et le vélo peuvent résoudre les problèmes résultant des modes de transport actuels – y compris les émissions de polluants atmosphériques, de gaz à effet de serre et de bruit; les blessures dues à la circulation; et les possibilités limitées d'activité physique et d'utilisation de l'espace public – indique le rapport intitulé «Walking and cycling: latest evidence to support policy», présenté au Centre européen pour l'environnement et la santé de l'OMS.
La publication fournit aux décideurs les dernières preuves scientifiques pour promouvoir la marche et le cyclisme. Il a été élaboré dans le cadre du Programme paneuropéen sur les transports, la santé et l'environnement (PPE-TSE), programme conjoint de l'OMS et de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU).
Des preuves solides pour promouvoir le vélo et la marche
Si les liens entre l'activité physique et la santé sont bien établis, les effets spécifiques des deux modes de transport actifs sur la santé des personnes sont également mis en évidence dans la nouvelle publication. De nombreuses études ont spécifiquement étudié les impacts de la marche et du vélo. Il a notamment été démontré que:
la marche pendant 30 minutes ou la pratique du vélo pendant 20 minutes la plupart des jours réduit le risque de mortalité d'au moins 10 %;
les déplacements domicile-travail actifs sont associés à une diminution d'environ 10 % du risque de maladie cardiovasculaire et à une diminution de 30 % du risque de diabète de type 2; et
la mortalité liée au cancer est inférieure de 30 % chez les vélotaffeurs (cyclistes navetteurs).
Ces données sont particulièrement pertinentes dans une région où près des deux tiers des adultes et un enfant sur trois sont en surpoids ou obèses, selon le rapport européen de l'OMS sur l'obésité régionale 2022. L'inactivité physique et l'obésité sont des facteurs de risque importants pour les maladies non transmissibles dans la région, représentant près de 86 % des décès et 77 % de la charge de morbidité.
Pour lutter contre le climat et les crises de pollution atmosphérique, il faut réduire le plus rapidement possible les émissions des transports motorisés, en particulier des voitures particulières. De nouvelles données montrent l'importance d'une mobilité active dans l'atténuation des changements climatiques, note la publication. Par exemple, un passage de la voiture à un trajet actif est possible pour les trajets jusqu'à 16 km de long, et ces trajets sont responsables de 40 % des émissions de carbone des véhicules. Même si tous les trajets en voiture ne pourraient pas être remplacés par le vélo et la marche, le risque de réduction des émissions est considérable.
Toutefois, pour permettre les changements nécessaires vers des déplacements plus actifs, il faut s'attaquer aux problèmes de sécurité. Sur le continent européen, 84 000 personnes meurent chaque année de suite par des traumatismes, dont plus de 20 000 piétons et plus de 3 000 cyclistes. Les mesures d'amélioration de la sécurité devraient suivre une approche systémique qui cible de multiples niveaux structurels, de l'éducation individuelle à la sécurité des véhicules, la conception des infrastructures et la régulation de la circulation.
Ce que les pays peuvent faire
L'Europe est souvent considérée à l'avant-garde de la mobilité durable, mais la planification des transports actifs reste un patchwork fragmenté dans les villes et au-delà, selon la publication. Les mesures peuvent contribuer à promouvoir la sécurité des cyclistes et la marche, y compris les suivantes :
Les écoles devraient être accessibles en toute sécurité par la marche et le vélo, et les enfants devraient être informés de l'importance de l'exercice régulier et des incidences de la circulation sur l'environnement.
Il est essentiel de revoir la conception des espaces urbains qui répondent aux besoins quotidiens liés à l'accès à l'emploi, à l'éducation, aux soins de santé, à l'alimentation et aux biens, aux loisirs et à d'autres aménagements à distance qui peuvent être couverts en toute sécurité par des moyens de mobilité active et des transports publics.
Les infrastructures sécurisées pour la marche et du vélo jouent un rôle central dans la promotion des déplacements actifs.
Les installations d'équipement sur le lieu de travail, telles que les vestiaires et le stationnement sécurisé pour les vélos dans les destinations et à proximité des transports publics, offrent une option de secours pour les voyageurs actifs.
Les espaces verts, les parcs et les sentiers, ainsi que les formes de revitalisation urbaine, sont d'autres options pour promouvoir indirectement la marche et le vélo.
La réduction de la dépendance à l'égard des voitures grâce à une meilleure occupation des sols et à l'urbanisme, à l'efficacité des transports publics et à la désincitation à la conduite peuvent conduire à davantage de marche et de vélos.
Les pays devraient élaborer des plans nationaux du vélo et de la marche, garantir des ressources et répartir les responsabilités à l'appui de leur mise en œuvre.
L'OMS soutient le plan directeur européen pour la promotion du vélo, qui fournit un ensemble de recommandations pour réaffecter l'espace pour le vélo et la marche, améliorer les infrastructures de mobilité active, accroître la sécurité des cyclistes et des piétons pour réduire les décès, élaborer des politiques nationales cyclables et intégrer le cyclisme dans les politiques de santé et la planification des villes et des transports. Ce plan a été approuvé l'année dernière par 56 pays de la région paneuropéenne, convoqués dans le cadre du PPE-TSE à la cinquième réunion de haut niveau sur les transports, la santé et l'environnement.
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