Mainvilliers dispose d’une topographie facilitante pour encourager des pratiques actives. Les cyclistes du quotidien sont des convaincus et habitués à l’usage du vélo. Les choix entrepris pour les années à venir seront déterminants pour l’avenir du vélo dans cette ville. Notre objectif : proposer des itinéraires cyclables à moins de 300 m de chaque habitation.
Mainvilliers est une ville voisine de Chartres, elle compte un peu moins de 149 cyclistes du quotidien selon l’enquête INSEE de 2018.
Autour de quelques équipements cyclables, de l’avenue de la République à la rue Tallemont et sur l’avenue de la Résistance, les usagères et les usagers sont plutôt satisfaits de l’espace qui leur est fait dans la ville, selon l’enquête du Baromètre 2021 et les réponses à la consultation dans le cadre du programme de l’ADEME, AVELO2. La première enquête avait touché 62 cyclistes, la seconde, un an après 120. Cela confirme le caractère engagé et le tempérament militant de ces usagers du deux-roues.
L’enjeu pour les années à venir, ne peut se résumer à répondre simplement aux cyclistes actuels, mais il doit apporter les réponses urbaines pour les cyclistes de demain.
Dans les propositions du schéma directeur d’aménagement cyclable, les engagements se basent sur les quatre axes est-ouest de la ville :
· Avenue Gambetta,
· Avenue Pierre Chesnay / Avenue de la Résistance
· Rue de la République
· Rue Pierre de Coubertin
Puis sur l’aménagement Nord / Sud :
· Rue du 14 juillet
· Rue de la Libération
· Avenue Gérard Philippe.
Prolonger l’existant
Mainvilliers est la seule ville de l’agglomération à avoir équipé ses carrefours à feu d’un cédez-le-passage pour les cyclistes. Ceux-ci doivent être pérennisés et être accompagnés d’un sas vélo pour les usagers non concernés par le cédez le passage mais soumis à l’attente. Des pistes cyclables traversent des zones résidentielles jusqu’en centre-ville et des voies partagées longent la voie ferrée depuis le COMPA jusqu’aux Vauroux. De nombreux espaces de parking vélos sont installés autour des services publics. Mais il faut égaliser les équipements entre les établissements.
De nombreux chemins sont empruntables en VTT ou VTC pour des ballades hebdomadaires.
Des aménagements rapides à tester
Mainvilliers dispose de quelques artères larges. Sur l’avenue Gambetta, qui permettrait un aménagement cyclable aisé depuis l’intersection avec la Rue du 14-Juillet jusqu’au Rond Point de l’Europe. Il y a là, un aménagement rapide et peu coûteux à concevoir que nous sommes content d'avoir vu arriver.
Sur l’avenue Pierre de Coubertin, de la Gare au collège Jean Macé, les voies sont larges et l’emprise sur la rue est réduite par des stationnements résidentiels qui pourraient laisser la place à des pistes cyclables bidirectionnelles—sur la partie sud— jusqu’à l’Hôtel de Ville dans la rue Victor Hugo. Les habitants y trouveraient là en quelques semaines, des pistes adaptées pour accéder aux écoles Emile Zola, Victor Hugo, Pierre de Coubertin, le Collège Jean Macé et un accès sécurisé jusqu’à la gare de Chartres.
Sur l’avenue Gérard Philippe, nous pensons que la sécurisation des cyclistes est une priorité dont doit se saisir le Conseil Départemental par la pose de plots jalonnant les bandes cyclables récentes.
Concernant les rues Hector Berlioz et Claude Debussy, un aménagement pourrait être envisagé à plus long terme, mais elles desservent moins de services et d’habitations. Il est par contre urgent d’exploiter les parties de la D105 fermées à la circulation en les rendant cyclables dès aujourd’hui. La traversée de la D105 serait plus rapide et plus sécurisée en passant par le rond-point de l’Europe.
Concernant ce dernier, nous suggérons à titre expérimental de créer un rond point à la hollandaise en plaçant une bande cyclable à sens anti-horaire, chevauchant dans un premier temps la traversée piétonne. Nous proposons aussi de décaler le cédez-le-passage en amont du passage piéton pour obliger les voitures à laisser passer piétons et cyclistes en priorité. Une fois la phase de test réalisée, il faudra pérenniser le cheminement.
Nous invitons aussi la ville à se saisir des dispositifs déjà en place, en élargissant les secteurs à zone 30, notamment dans la rue du 14-juillet, rue Jean Moulin, rue Emile Zola, rue Paul Langevin, Rue de la Libération. En employant les dispositifs innovant de « rue scolaire » fermant les rues des écoles lors des temps d’accueil des élèves à l’école ou en neutralisant les abords des écoles, à l’exemple de l’école Emile Zola.
Des aménagements à éviter
La ville s’est dotée de deux trottoirs partagés—rue de la République et avenue Pierre Chesnais—qui pour l’instant, sont plébiscités par les usagers (Baromètre FUB, 2021). Cependant, ces aménagements seront soumis à des conflits d’usages en cas de croissance du trafic cycliste. A titre d’exemple, la Ville de Chartres envisage de supprimer ce type d’aménagement sur l’avenue Maunoury qui mène à Luisant.
Beaucoup de pistes cyclables invitent les cyclistes à jongler entre la route et le trottoir, ce type d’aménagement n’est pas confortable, voir accidentogène pour les cyclistes débutants ou chargés. Les connexions entre des pistes cyclables et la route doivent être lissées et les virages adoucis.
Dans ce sens, nous considérons aussi que les barrières mise en place sur les traversées cyclables n’ont pas leur place et entrave le déplacement des vélos utilitaires, vélos cargos ou vélos avec des sacoches. Bien souvent, elles sont installées sur des axes peu éclairés la nuit et constitue un vrai frein à l’usage des voies par des cyclistes. Pour bloquer l’accès aux véhicules, nous recommandons des plots centraux prévus à cet effet. Quand à la circulation des deux-roues motorisés, elle n’est pas si fréquente et la tentation de la prendre sera réduite par une fréquentation accrue des pistes libérées de leurs entraves.
Cela doit se faire aussi sur le réseau de sentes existant qui doit être partagé pour les vélos et les piétons.
D’autre part, nous constatons que des points d’apports collectifs sont installés à proximité de certains aménagements cyclables et les tessons de verre sont de mauvais amis pour les pneus de vélo.
Nous constatons aussi que des pistes cyclables débouches sur des parkings, notamment avenue Tallemont, créant une rupture de continuité et de visibilité.
Des aménagements pour demain
Mainvilliers doit se doter d’un réseau cyclable à haut niveau de service en déplacement est-ouest pour connecter les zones résidentielles aux zones d’activités. Nous en voyons 5, trois est ouest et deux Nord-Sud.
Nous souhaitons qu’une piste cyclable soit réalisée entre le rond point de la Liberté et le quartier de Boisville pour desservir ensuite la zone de Seresville, une connexion doit être réalisée avec la rue Roland Buthier et desservir la clinique par le nord et par le sud en sanctuarisant une piste cyclable passant derrière l’EREA et rejoignant la place du Marché et la piste cyclable citée précédemment rue Pierre de Coubertin.
La seconde est celle réalisée sur les contre-allées de l’avenue Gambetta.
Nous pensons qu’il est aussi nécessaire de concevoir une piste passant par la rue Paul Langevin et desservant ainsi les zones d’activités et les aménagements sportifs (Vauroux, Tennis, Dojo et Stade Coubertin) jusqu’à la rue Jean Rostand.
Pour les traversées, nord sud, il est important de réaliser avec le Conseil Départemental, la sécurisation de l’avenue Gérard Philippe et des giratoires en prenant appui sur l’expérience à mener sur le rond-point de la Liberté. Il peut être envisagé le recours à la mise en sens unique des rues nord-sud, hors pénétrantes.
Une piste cyclable devrait être conçue à terme par la rue Dunant, jusqu’à la rue du quatorze-juillet en ayant recours au sens unique. Cette voie permettrait de rejoindre le lycée Jehan de Beauce et Lucé par la voie le long du chemin de fer.
A plus long terme, nous souhaitons aussi qu’une voie cyclable soit aménagées le long de la D105 jusqu’à Lèves.
Ces pistes cyclables permettraient aux habitants de Mainvilliers, de faire moins de 300 mètres pour rejoindre un itinéraire sécurisé.
Pour réduire les vitesses, nous invitons la ville à se doter progressivement sur les zones résidentiels, de trottoirs traversants qui décourageront les circulations de transit et apaiseront la vie dans ces rues.
Accès à Chartres
L’accès à Chartres depuis Mainvilliers est un problème majeur - 1400 habitant.es de Mainvilliers travaillent à Chartres et seulement 50 y vont à vélo - contraint par la présence de la voie ferrée Paris-Le Mans. Sur l’accès à la gare les dernières propositions qui nous ont été transmises font état d’une piste bidirectionnelle de 3 mètres de large sur la partie est du pont Daniel Casanova. Cet aménagement doit être défendu, et exploité pour connecter celui de la Rue de la République et l’aménagement futur de l’avenue Coubertin, il en va de la sécurité et de l’avenir de l’usage du vélo au quotidien pour la commune.
Rue du faubourg Saint-Jean, une piste bidirectionnelle doit aussi être proposée pour permettre aux habitants venant par l’avenue Gambetta de se rendre à Chartres sans devoir passer dans les rues étroites du quartier de l’Epargne.
L’amélioration des conditions de circulation à vélo, ne rend pas impossible la circulation automobile. Elle vise à transférer, une partie de la part modale des voitures vers des mobilités actives ( vélo, marche ) et réduire les espaces de stationnement qui entravent la circulation au profit de la mobilité.
La diminution des usages courts de la voiture réduit l’autosolisme, responsable d’une grande partie des congestions auxquelles vous êtes confrontés.
Les enjeux sont énormes et les bénéfices multiples pour les habitants. Que Mainvilliers prenne le bon virage, nous y sommes prêts ! ■
Pour aller plus loin :
ChartràVélo : Nos propositions pour des villes cyclables à lire sur chartravelo.org/nos-propositions
CEREMA : 8 recommandations pour réussir votre piste cyclable, à lire sur www.cerema.fr/fr/actualites/8-recommandations-reussir-votre-piste-cyclable
ADMA : Des pistes pour améliorer l’offre dans les quartiers populaires, à lire sur www.mobilites-actives.fr/fiches-thematiques/6
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